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1-diptyque©Chloé Signès.jpg

La Chambre à moitié vide

Série en 6 diptyques

Il s'est passé deux ans depuis les photos que j'ai faites avec mon grand-père (à gauche), et quelques-mois depuis les photos que j'ai faites sans lui (à droite).

 

Une même chambre, la sienne, et beaucoup d'émotions différentes qui passent de l'une à l'autre de ces photos. Il m'aura fallu presque deux ans pour les rassembler, et peut-être autant, pour véritablement regarder en face ce que j'acceptais déjà, mais que j'ai eu du mal à imager. Parce que j'ai eu ce besoin, de mettre en images ce qui s'est produit dans mon champ de vision, ce besoin de réduire son absence à juste cela : une disparition visuelle, rien de plus. Le reste est moins tangible et peut-être trop personnel pour être abordé. J'aime l'idée selon laquelle lorsque l'on meurt, nous devenons des histoires, des récits, dans la bouche des gens qui nous ont connu. Et que, chaque fois que quelqu'un raconte une de ces histoires, c'est un peu comme si nous étions toujours vivants, juste un peu plus loin, dans la chambre d'à côté. Eh bien ce travail, c'est ma manière à moi de raconter une de ces histoires. Le raconter en mots aurait été arbitraire, le raconter en images lui donne au moins ce qui manque souvent le plus : de la consistance. 

Alors, ce projet c'est beaucoup de lui, et par extension de l'histoire qu'il est désormais pour moi. C'est aussi un exemple de ce que j'aime profondément dans la photographie : son pouvoir de faire revivre ce qui n'est plus, d'être le témoin de ce qui nous est si personnel, et de recréer des occasions de raconter en images, les récits de ce que nous avons été. 

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