
La Chambre à moitié vide
Orléans, entre 2020 et 2022
À peine un an sépare les photos que j'ai faites avec mon grand-père Jean (à gauche), et celles que j'ai faites sans lui (à droite).
Une même chambre, la sienne, et beaucoup d'émotions différentes qui passent de l'une à l'autre de ces photos. Il m'aura fallu presque deux ans pour les assembler, et peut-être autant, pour véritablement regarder en face ce que j'avais du mal à exprimer.
Huit mois après la mort de mon grand-père, je ressens un besoin viscéral de mettre en images ce qui s'est produit dans mon champ de vision à son départ. Alors, je retourne chez lui, dans sa chambre, face à ce lit sur lequel il s'était assis tel un modèle professionnel de 95 ans plus tôt dans l'année.
Le besoin se précise : il faut re-photographier, refaire exactement les mêmes cadrages, les mêmes compositions, à un détail majeur près, photographier pour réduire son absence à juste cela : une disparition visuelle, rien de plus.
Ce projet c'est beaucoup de Jean, et par extension de l'histoire qu'il est désormais pour moi. Le raconter en mots aurait été arbitraire, le raconter en images lui donne au moins ce qui m'a le plus manqué après sa disparition : de la consistance.
La série :